L’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), représentant les 33 000 étudiants en Pharmacie en France, a lancé son enquête Bien-Être du 10 octobre dernier jusqu’au 24 octobre 2019. Elle a pour but de déterminer le mal-être des étudiants en Pharmacie et trouver des solutions pour le résoudre.
Ainsi, 2222 étudiants ont pu faire entendre leur voix. Le constat est sans appel : les étudiants en pharmacie vont mal.
De plus en plus, ce mal-être se retrouve au centre des discussions et de nouvelles actions sont mises en place, comme la création du Centre National d’Appui.
Le mal-être des étudiants en Santé doit être résolu.
Quelques chiffres clés peuvent être retenus.
Pour décrire leur état psychologique, 56,02% des étudiants en pharmaciese disent : stressés, angoissés, épuisés, oppressés, découragés et utilisent les mots : burn-out, instabilité, peur, appréhension, abandon.
61,52% des étudiants en pharmacie estiment leur temps de sommeil insuffisant.
58,51% des étudiants en pharmacie ont déjà pensé à interrompre leur formation.
Les résultats de ces études démontrent l’importance de mettre à la disposition des professionnels de santé en souffrance une structure d’écoute, d’orientation et de soutien, ainsi que des lieux d’accueil spécifiques. Des consultations physiques réalisées par des spécialistes formés (Psychologues, Médecins généralistes et Psychiatres) sont indispensables à la prise en charge des professionnels en santé en souffrance.
2016
Stethos « Attentes des professionnels de santé en cas de souffrance psychologique »
• 50% des soignants ne savent pas à qui s’adresser en cas de souffrance
• Près de la moitié des répondants (et jusqu’à 65% des médecins) pensent que la qualité des soins prodigués par des professionnels de santé en souffrance psychologique pourrait en effet être affectée au point de mettre en danger la vie du patient
Leurs attentes :
• Les psychologues sont les interlocuteurs privilégiés dans plus de 50% des cas
• 75% des répondants souhaitent l’écoute psychologique, l’orientation, le suivi et l’accompagnement.
• 70% sont demandeurs de consultations physiques auprès de psychologues, médecins généralistes, psychiatres.
SOUFFRANCES DES PROFESSIONNELS EN SANTÉ - RÉALITÉS ET NÉCÉSSITÉ DE SOINS DÉDIÉS
Pierre Carayon
Les vulnérabilités des professionnels de santé, soignants mais aussi gestionnaires, se manifestent dans leurs identités professionnelles1, et donc dans leurs responsabilités (au-delà de leurs santés elles-mêmes) d’abord par un burn-out (au moins une fois chez 47 % des médecins libéraux, et même 53%2 en Ile de France) puis par des addictions (8 à 10 %), avec des drames humains, personnels et familiaux, et, trop souvent, par un suicide (14 % des décès des médecins libéraux)3.
Près de 2 000 généralistes libéraux ont répondu à l’étude BOUM du Dr Julia Eismann sur le burn-out. Les résultats de ce travail d’une envergure inédite, que Le Généraliste dévoile au- jourd’hui, montre des chiffres inquiétants sur l’état de santé des médecins de famille dont 4,8 % sont en burn-out sévère. Il met aussi clairement en évidence comment ils peuvent se protéger de la surchauffe professionnelle..
En 2018, la Fédération régionale de recherche en psychatrie et santé mentale Hauts-de-France (F2RSM Psy) a publié un rappport sur l'épuisement professionnel et conduites suicidaire des médecins.
Le bien être des étudiants en odontologie et en santé : des chiffres aux solutions. Une étude avait déjà été réalisée en 2015 mais sur un thème plus large concernant plus la formation, cette fois la 2018 est 100 % axée sur le ressenti de bien-être.
Le surmenage des médecins est responsable d’autant d’erreurs médicales que la dangerosité des conditions de travail en milieu médical, selon une étude menée par les chercheurs de la Faculté de médecine de l’Université Stanford (Stanford University School of Medicine). Tawfik DS, Profit J, Morgenthaler TI, Satele DV, Sinsky CA, Dyrbye LN, et al. Physician Burnout, Well-being, and Work Unit Safety Grades in Relationship to Reported Medical Errors. Mayo Clin Proc. Published online 9 Jul 2018. DOI: 10.1016/j.mayocp.2018.05.014
L’étude en population a examiné 6 695 médecins en exercice aux États-Unis du 28 août 2014 au 6 octobre 2014. Sur les 6 586 médecins qui ont fourni des informations à propos des domaines d’intérêt, 54,3 % ont rapporté des symptômes de surmenage. Près d’un tiers (32,8 %) ont rapporté une fatigue excessive et 6,5 % ont rapporté avoir eu récemment des idées suicidaires.
Plus de 10 % d’entre eux ont signalé avoir commis une erreur majeure sur le plan médical au cours des trois derniers mois. Les médecins ayant rapporté des erreurs étaient plus susceptibles de présenter des symptômes de surmenage (77,6 % contre 51,5 % ; P < 0,001), de fatigue (46,6 % contre 31,2 % ; P < 0,001), et d’idées suicidaires récentes (12,7 % contre 5,8 % ; P < 0,001). Dans une modélisation multivariée, les erreurs étaient plus susceptibles d’être rapportées par les médecins atteints de surmenage (rapport de cotes [RC] : 2,22 IC à 95 % : 1,79–2,76) ou de fatigue (RC : 1,38 ; IC à 95 % : 1,15–1,65).
« Jusqu’à récemment, il était généralement admis qu’en cas de survenue d’erreurs médicales, il convenait de remédier à la sécurité sur le lieu de travail, par exemple en utilisant des listes de contrôle et en améliorant le travail d’équipe », a déclaré l’auteur principal, Daniel Tawfik. « Cette étude montre que ces mesures sont probablement insuffisantes. Nous avons besoin d’une approche à deux volets qui permet de réduire les erreurs médicales tout en remédiant au surmenage des médecins. »